Que vous portiez cette Petite Robe Noire régulièrement ou simplement lors d’une occasion particulière, ne vous êtes-vous jamais demandé d’où venait ce concept incontournable de “La Petite Robe Noire” ou “Little Black Dress” en anglais ? Et bien moi oui ! J’ai alors eu l’envie de décortiquer l’aspect historique de la robe maîtresse afin de mieux comprendre son influence actuelle et l’évocation perpétuelle de Mademoiselle Gabrielle “Coco” Chanel qui lui est associée.
Contexte historique de l’apparition de La Petite Robe Noire
Nous démarrons notre périple peu après la guerre de 1914-1918, où la robe noire, synonyme essentiellement de deuil, devient une constante pour la plupart de ces familles qui ont perdu un proche. Par soutien et sympathie, les femmes qui ne sont pas touchées personnellement par le deuil, porteront la couleur noire également. Le deuil n’est cependant pas la seule explication à cette mise en avant des robes noires. En effet, l’après-guerre a laissé place à une économie difficile et à reconstruire. Pour les femmes, cette robe noire plus simple, mais néanmoins distinguée, est un investissement à long terme d’un coût beaucoup moins onéreux qu’une toilette plus recherchée, faite de multiples matières et couleurs. La mode s’adaptera peu à peu à ce constat et la robe noire deviendra alors, déjà à l’époque, un élément essentiel de la garde robe féminine.
Association de La Petite Robe Noire à Chanel
Mais pourquoi la création du « Concept de La Petite Robe Noire » est-il systématiquement associé à Gabrielle Chanel, lui en attribuant jusqu’à sa création? Reprenons le contexte : Nous sommes dans une époque où le noir prédomine vous l’aurez compris. Mais les toilettes féminines sont pour la plupart composées par des corsets et autres drapés qui ne laissent pas à la femme toute la liberté de ses mouvements, ni un confort exceptionnel. Il va alors y avoir une volonté de « libérer » la femme de ses entraves. Il est certain que cela concernera également les droits des femmes. Cette incarnation du deuil de la robe noire, se métamorphose alors en incarnation de l’élégance et de la simplicité grâce à différents couturiers, dont Gabrielle Chanel.
« La Ford de Chanel »
C’est bien Chanel qui dans son approche visionnaire du confort féminin répondra au mieux aux besoins de la femme et c’est sans doute pourquoi, parmi d’autres créateurs, c’est sa conception de La Petite Robe Noire de 1926, pratique, confortable, élégante et surtout accessible à toutes les femmes, qui retiendra l’attention et marquera les esprits. Le magazine Vogue Amérique surnomme d’ailleurs sa création : « La Ford de Chanel », lui prévoyant un succès aussi marqué que le modèle de voiture Ford T auquel elle est comparée. Et c’est là où se trouve toute la révolution de La Petite Robe Noire : la Haute Couture accessible et pratique pour la femme moderne, active et éprise de liberté. Sur cette base, la LBD (Little Black Dress) comme la baptisent les américains, sera ensuite déclinée et transformée au fil des époques et des modes.
La Petite Robe Noire entre Légende et Réalité en vidéo
Découvrez une analyse détaillée et commentée de la « légende » de La Petite Robe Noire en vidéo.
Sources :
WATIN-AUGOUARD Jean, « Haute couture : Chanel » dans Marques de luxe françaises, Paris, Edition Eyrolles, 2009, p. 80-85.
BAXTER-WRIGHT Emma, « La petite robe noire » dans Le petit livre de Chanel, Paris, Edition Eyrolles, 2013, p. 50-53.
MACCARI Marcia, Sublime Elegance : Le charme incontournable des robes de soirée, Italie, Edition White Star, 2015, 239 p.
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